Les micro-plastiques : Un polluant omniprésent et préoccupant

Les micro-plastiques sont des particules de plastique dont la taille varie de 0,1 µm à 5 mm (GESAMP, 2015 ; EFSA, 2016 ; European Chemicals Agency, 2019). Ils peuvent être d’origine primaire, c’est-à-dire produits directement à cette taille pour des usages spécifiques, ou d’origine secondaire, lorsqu’ils proviennent de la dégradation de plastiques plus grands, tels que les sacs plastiques. Ces micro-particules sont désormais omniprésentes dans l’environnement. Elles se retrouvent dans les océans, rivières, lacs et même dans les eaux souterraines, ce qui en fait l’un des polluants les plus répandus et préoccupants, notamment dans les milieux aquatiques. Leur présence dans la chaîne alimentaire humaine se fait principalement par l’intermédiaire de l’eau potable et des fruits de mer, ce qui pose de sérieuses questions pour la santé publique et la préservation de l’environnement.

Les micro-plastiques proviennent de diverses sources et sont désormais largement présents dans l’environnement, où ils représentent un risque pour la faune, la flore et la santé humaine.

  1. Micro-plastiques primaires
    Les micro-plastiques primaires sont des particules de plastique produites intentionnellement par les industries, avec une taille inférieure à 5 mm. On les retrouve dans des produits industriels, notamment dans les cosmétiques, les produits de nettoyage, les gazons artificiels, les filets de pêche, certains textiles synthétiques et dans des revêtements industriels. Ces micro-plastiques sont souvent rejetés dans l’environnement par le biais des eaux usées domestiques et industrielles.
  2. Micro-plastiques secondaires
    Les micro-plastiques secondaires se forment à partir de la dégradation des plastiques de plus grande taille, tels que les bouteilles jetables, les sacs plastiques et autres objets en plastique. Ces déchets se fragmentent sous l’effet des rayons UV, des vagues et d’autres facteurs climatiques. Les déchets plastiques non recyclés sont une source majeure de la formation de micro-plastiques secondaires. Ces particules, malgré les traitements classiques des eaux, persistent dans l’eau potable en raison de leur petite taille et de leur légèreté.

Quels effets sur la santé humaine ?

Les micro-plastiques représentent un danger potentiel pour la santé humaine, et bien que les recherches sur leurs effets soient toujours en cours, plusieurs risques ont déjà été identifiés :

  • Additifs toxiques : Les micro-plastiques contiennent des produits chimiques comme les phtalates, le bisphénol A (BPA) et d’autres substances ajoutées lors de leur fabrication. Ces substances peuvent se détacher des plastiques et pénétrer dans le corps humain, où elles sont associées à des effets néfastes sur les hormones et les fonctions neurologiques. Elles peuvent aussi être cancérigènes.
  • Absorption de polluants : Les micro-plastiques agissent comme des « éponges » en absorbant des polluants environnementaux, tels que des métaux lourds, des pesticides et d’autres contaminants présents dans l’eau. Lorsqu’ils sont ingérés via l’eau potable ou l’alimentation, ils deviennent une source indirecte d’exposition à ces polluants accumulés.
  • Bioaccumulation : Les micro-plastiques ingérés par de petits organismes aquatiques peuvent se propager à travers la chaîne alimentaire, représentant ainsi un danger pour l’Homme qui se retrouve au sommet de la chaîne alimentaire et exposé ainsi à des niveaux élevés de contaminants.

Existe-t-il des solutions pour éliminer les micro-plastiques dans l’eau potable ?

Plusieurs technologies de filtration sont actuellement utilisées pour réduire la présence de micro-plastiques dans l’eau potable :

  • Filtration au charbon actif : Bien que cette méthode soit plus efficace pour éliminer les polluants chimiques et organiques, elle permet aussi de retenir des micro-plastiques jusqu’à 5 microns.
  • Filtres à sédiments : Utilisant des matériaux comme la céramique ou le polypropylène, ces filtres peuvent capturer les particules plus grosses, y compris certains micro-plastiques. Cependant, ils ne sont pas suffisants pour éliminer les particules les plus fines.
  • Osmose inverse : L’osmose inverse est l’une des technologies les plus efficaces pour éliminer les micro-plastiques. Elle consiste à forcer l’eau à travers une membrane semi-perméable, retenant ainsi les particules jusqu’à 0,001 micron, et éliminant jusqu’à 99 % des micro-plastiques. Cependant, cette méthode entraîne une perte importante d’eau (3 à 5 litres rejetés pour chaque litre filtré) et élimine certains minéraux essentiels, ce qui présente des défis environnementaux et nutritionnels.
  • Nanofiltration : Semblable à l’osmose inverse, cette technologie utilise des membranes à pores encore plus fins, capturant les micro-plastiques et d’autres contaminants chimiques dissous. Toutefois, son coût et sa maintenance la rendent plus adaptée aux systèmes de filtration centralisés.
  • Microfiltration : Avec des pores de 0,1 à 10 microns, cette technologie permet d’éliminer les micro-plastiques et autres contaminants, y compris les bactéries et le chlore. Elle est certifiée pour réduire les micro-plastiques selon les normes NSF.

L’élimination des micro-plastiques de l’eau potable représente un enjeu complexe, mais crucial pour la santé publique. Ces particules invisibles, présentes partout dans l’environnement, posent des risques importants pour les écosystèmes et la chaîne alimentaire humaine. Face à cette menace, des solutions de filtration avancées, telles que l’osmose inverse, la nanofiltration et la microfiltration, se révèlent essentielles pour garantir une eau potable pure et sûre. Toutefois, malgré leur efficacité, ces technologies comportent certaines limites, notamment en termes de consommation d’eau et de coûts. Il est donc indispensable de continuer à innover et à sensibiliser les populations afin de protéger la santé humaine et de préserver l’environnement.